Pour l’OFB, l’accompagnement doit être au cœur de ses missions
Interrogé par la commission d’enquête du Sénat, le directeur de l’Office français de la biodiversité, Olivier Thibault a insisté sur sa volonté de davantage accompagner et communiquer sur le rôle de l’institution.
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Vingt-trois. C’est le nombre de fois où le mot « accompagnement » a été prononcé par Olivier Thibault, directeur général de l’Office français de la biodiversité (OFB), en moins d’une heure et demie d’entretien. Soit plus d’une fois toutes les quatre minutes.
Cette récurrence résume le sentiment de son orateur auditionné par les sénateurs dans le cadre d’une commission d’enquête des agences de l’État, mardi 25 mars 2025. Régulièrement pointé du doigt par les syndicats agricoles qui dénoncent des contrôles source de tensions sur les exploitations, le représentant de l’OFB plaide pour une véritable politique d’accompagnement des acteurs contrôlés. « Il ne faut pas que l’OFB soit cantonné à ses missions de police. Sinon, ce n’est que du punitif et pas de l’accompagnement. On a besoin de ce continuum accompagnement-police », soutient Olivier Thibault.
Favorable au contrôle unique
La création du contrôle unique annoncé à l’automne dernier est « une très bonne chose », soutient Olivier Thibault, pour encourager cette continuité. Il y était déjà favorable à la fin d'octobre. « Quand un agriculteur commence à aller mal, il y a tout qui va mal. Quand vous n’avez plus les ressources suffisantes, si vous êtes éleveur vous soignez moins bien vos animaux, vous allez avoir des sujets sanitaires. Vous gérez moins bien vos déchets, donc vous allez avoir des problèmes de pollution. » Quand des « lumières rouges » s’allument dans chaque service de contrôle, « le premier qui voit ça, c’est bien qu’il parle aux autres pour essayer de faire de l’accompagnement tant que c’est encore possible », retrace le directeur de l’OFB.
Incompréhension du monde agricole sur la procédure de contrôle ou agents qui connaissent mal le secteur… Aux critiques adressées à l’OFB, l’établissement public fait en partie son mea culpa. L’OFB, créée en 2020, résulte d’une fusion de quatre établissements historiques. Sa jeunesse est sûrement « un peu à l’origine des difficultés que nous avons eues ces derniers temps avec le monde agricole. Il faut un temps d’adaptation » pour les 3 000 agents du territoire. « On a encore devant nous un vrai travail à faire […] sur le juste positionnement entre la police et l’accompagnement, entre le répressif et l’accompagnement sur la pédagogie. »
Soutien de l’État
Pris entre différentes « injonctions contradictoires », le directeur de l’OFB demande d’accorder des moyens financiers au versant pédagogique. « Cela fait un an qu’on me dit que l’OFB fait beaucoup trop de contrôles et de répressif et pas assez d’accompagnement. Alors après comment on fait de l’accompagnement ? » interroge-t-il. Pour lui, la solution passe par « mettre des personnes physiques en plus sur le terrain » ou avoir « des outils d’accompagnement », comme des fiches pédagogiques « sur les contrôles qui posent le plus souvent de problème » (haies, curage des cours d’eau…).
Les nombreux rapports institutionnels (CGAAER, IGF, Sénat, ministère de la Justice) contrôlant l’OFB ces dernières années ont d’ailleurs montré « les besoins très forts d’accompagnement et, y compris, de financement », défend Olivier Thibault.
Pour le directeur de l’établissement, réconcilier le monde agricole avec l’institution ne se fera pas sans l’aide de l’État et des collectivités. Il compte sur les préfets pour communiquer auprès des agriculteurs. « L’année dernière, on a deux tiers des préfets qui n’ont pas jugé opportun de communiquer sur les politiques de contrôles. Pour nos agents, c’est plus difficile. »
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